Bonjour! Voici nos conclusions sur les rendements auxquels on peut s’attendre du côté des investissements à revenu fixe et celui des actions. Nos données ont été mises à jour en date du 20 octobre 2020.
Les investissements à revenu fixe
Voici un graphique qui présente l’évolution des taux d’intérêt à long terme au fil des années. Encore une fois, on peut observer que les taux d’intérêt ont diminué depuis leur sommet historique de 15,32 % au début des années 80 pour maintenant s’établir à 0,68 %. Cela représente une légère augmentation par rapport à 0,59 % pour le mois de septembre 2020.
Taux d’intérêt – Obligations fédérales à long terme
Source : http://www.econ.yale.edu/~shiller/data.htm en date du 30 septembre 2020
Voici les rendements d’un portefeuille d’obligations provinciales échelonné 1 à 10 ans. Le rendement a légèrement diminué par rapport au mois dernier, passant de 0,90 % à 0,88 %.
Taux de rendement d'obligations provinciales | ||
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1 an | 0.22% | Alberta 1.35% - 1er septembre 2021 |
2 ans | 0.31% | Alberta 1.60% - 1er septembre 2022 |
3 ans | 0.57% | Ontario 1.50% - 8 septembre 2023 |
4 ans | 0.88% | Newfoundland 2.00% - 17 avril 2024 |
5 ans | 0.92% | Saskatchewan 1.80% - 30 mai 2025 |
6 ans | 0.80% | Ontario 0.00% - 2 juin 2026 |
7 ans | 1.10% | Quebec 1.00% - 21 septembre 2027 |
8 ans | 1.18% | Quebec 1.40% - 1er juin 2028 |
9 ans | 1.31% | Quebec 1.70% - 1er juin 2029 |
10 ans | 1.48% | Manitoba 1.70% - 5 septembre 2030 |
Moyenne: | 0.88% |
Source : Factset en date du 20 octobre 2020
Donc, encore une fois, on devrait s’attendre à un rendement d’à peine 1 % pour les prochaines années pour les titres à revenu fixe sécuritaires ...
Les investissements en actions
Le prix payé pour les entreprises en bourse, selon le ratio de Shiller, est actuellement à 30,79 fois leurs profits. Il y a eu une légère diminution depuis le mois dernier, alors que le ratio s’établissait à 31,60. Le marché a été aussi cher seulement qu’en 1929 et en 1999, deux périodes suivies d’une correction très marquée.
Prix payé par dollar de profit (Ratio de Shiller)
Source : http://www.econ.yale.edu/~shiller/data.htm en date du 30 septembre 2020
Nous nous sommes donc intéressés à connaitre les rendements réalisés par les investisseurs au cours des 15 années qui ont suivi une valorisation aussi élevée du marché boursier par le passé.
Ratio de Shiller vs. Rendement annuel moyen des 15 années suivantes
Source : Factset en date du 21 octobre 2020
Voici donc les résultats. Sur l’axe horizontal, vous pouvez voir différents niveaux du ratio cours-bénéfice de Shiller. Il faut se rappeler que plus ce ratio est élevé, plus le marché est considéré cher. L’axe vertical représente le rendement annuel moyen des 15 années suivantes. Les points bleus représentent toutes les données observées et, finalement, la ligne pointillée noire est la courbe de tendance du graphique. Donc, il est facile de voir que moins le marché est considéré cher, plus les rendements des 15 années suivantes sont élevés, et vice-versa.
Si on prend le ratio actuel de Shiller qui est présentement à 30,79, on peut observer que le pire rendement annuel des 15 années suivantes était négatif et tout près de zéro, alors que le meilleur était d’environ 6 %. Selon la courbe de tendance, au ratio actuel, on peut s’attendre à un rendement annuel moyen entre 4-5 % dans les 15 prochaines années.
Le graphique suivant compare l’évolution du prix de l’indice du S&P 500 avec les profits par action des entreprises qui le composent. Normalement, il est logique d’observer une certaine corrélation entre la croissance des profits et le prix en bourse. Plus les profits des entreprises augmentent, plus elles prennent de la valeur et plus les investisseurs sont prêts à payer cher pour celles-ci.
Prix en bourse du S&P 500 vs. Profits des entreprises du S&P 500
Source : http://www.econ.yale.edu/~shiller/data.htm en date du 30 septembre 2020
On peut observer qu’à chacune des grandes crises précédentes, une diminution des profits (ligne orange) s’est traduite par une diminution du prix en bourse (ligne bleue). Lors de la bulle technologique des années 2000, les profits du S&P 500 ont repris leur valeur initiale après 4 ans, alors que le prix en bourse a mis 7 ans avant de revenir au même niveau. Pour ce qui est de la crise financière de 2008, les profits ainsi que le prix du S&P 500 ont repris tous les deux leur valeur initiale après 4 ans environ. Dans la situation actuelle, nous avons vu une chute des profits significative depuis le début de la pandémie et la bourse a connu une baisse marquée en mars en lien avec cette diminution. Cependant, à l’inverse des deux dernières crises, le S&P 500 a repris sa valeur en l’espace de quelques mois seulement, pour maintenant s’établir à un prix plus élevé qu’avant la baisse! Et cette fois-ci, cette reprise n’est pas accompagnée par une hausse équivalente des profits, loin de là. Il est fort probable que les profits des entreprises commenceront à augmenter à nouveau, mais il est peu probable que cette hausse soit assez rapide pour justifier l’augmentation du prix en bourse des derniers mois. Il ne faut pas oublier que nous venons d’atteindre un niveau record des cas de la COVID-19 à l’échelle mondiale et que plusieurs pays retournent en confinement.
La plus grande différence entre la situation actuelle et celle des dernières crises provient sans doute des mesures prises par les banques centrales. L’injection massive de monnaie dans le système, à la hauteur de 1,4 milliards à toutes les heures depuis le mois de mars1, contribue grandement à la hausse des actifs financiers sans que cela soit justifié par les valeurs fondamentales. Cependant, jusqu’à quel point est-ce que cette disparité entre la bourse et les prix peut continuer à augmenter? Nous croyons que cette divergence ne peut pas être éternelle et, qu’un jour ou l’autre, les profits devront augmenter pour justifier les prix actuels ou, à l’inverse, la bourse devra connaitre une correction marquée.
Avertissement
Les statistiques, les données factuelles et les autres renseignements figurant dans ce document proviennent de sources jugées fiables, mais dont l’exactitude ne peut être garantie. Ils sont fournis à des fins informatives seulement et ne doivent pas être considérés comme des conseils personnels sur des placements ou une sollicitation pour acheter ou vendre des titres. Les opinions sont celles de l'auteur, Marc-André Turcot, et pas nécessairement celles de Conseils en placement Raymond James Ltée. Avant de prendre toute décision, les investisseurs qui envisagent de mettre en œuvre une stratégie d’investissement devraient consulter leur conseiller en placement pour s’assurer qu’elle est adaptée à leur situation d’investisseur et à leur tolérance au risque.